VOLATILITÉ AU PREMIER TRIMESTRE POUR LES RÉGIMES DE RETRAITE

Le 31 mars 2016

Canada, Montréal (QC)


Au premier trimestre de 2016, le niveau de solvabilité des régimes de retraite canadiens a fléchi légèrement. Le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients de Mercer s’est établi à 82 % au 30 mars 2016, soit un recul par rapport aux 85 % du début de l’année; plus de neuf régimes de retraite sur dix affichaient un déficit de solvabilité à la fin du trimestre. Pour sa part, l’indice de Mercer sur la santé financière des régimes de retraite, qui illustre le ratio de solvabilité d’un régime de retraite hypothétique, a lui aussi régressé durant les trois premiers mois : il se chiffrait à 90 %, alors qu’il était de 93 % au début de l’année.  


Le repli du niveau de solvabilité des régimes de retraite tient aux mauvais résultats des marchés mondiaux des actions, à la baisse soutenue des taux d’intérêt des obligations à long terme et à l’appréciation du dollar canadien, qui a nui au rendement des placements étrangers qui ne font pas l’objet d’une stratégie de couverture des devises. « La diminution relativement légère du niveau de solvabilité des régimes de retraite cache la grande volatilité qui a caractérisé le premier trimestre de 2016, explique F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Retraite chez Mercer. À la fin février, le niveau de solvabilité d’un régime de retraite type avait glissé de 6 %. Mais les régimes de retraite ont connu un bon mois de mars et regagné à peu près la moitié du terrain perdu. » 



Dans un tel contexte de volatilité, beaucoup de promoteurs de régimes à prestations déterminées demeurent plus exposés aux risques liés aux régimes de retraite qu’ils le souhaiteraient. Par contre, les organisations sont généralement réticentes à envisager une réduction des risques en ce moment, car cela aurait pour effet de cristalliser leurs déficits actuels. À mesure que la situation financière des régimes s’améliorera, nous nous attendons à ce que de nombreux répondants de régimes cherchent à réduire leur exposition au risque en augmentant la proportion de titres à revenu fixe ou en transférant certains éléments de passif par une opération de souscription de rentes.  Les promoteurs de régimes déficitaires devraient établir dès maintenant une stratégie détaillée, de manière à pouvoir saisir rapidement les occasions qui se présenteront plus tard sur le marché.


La volatilité des cotisations a été une épine dans le pied des promoteurs de régimes de retraite pour le plus clair des deux dernières décennies; mais des jours meilleurs se dessinent pour eux à l’horizon. Ces derniers mois, le gouvernement du Québec a adopté des modifications législatives importantes qui feront en sorte qu’à l’avenir, les exigences de capitalisation seront moins volatiles pour la plupart des régimes de retraite à prestations déterminées des entreprises du secteur privé. En outre, pour beaucoup de ces régimes, les cotisations à verser diminueront pour les années à venir. Les changements mis en œuvre au Québec sont le fruit de négociations auxquelles un large éventail d’intervenants ont participé. Des regroupements d’employés du Québec pensent que les employeurs seront davantage disposés à maintenir en vigueur leurs régimes à prestations déterminées si les cotisations sont moins volatiles. Nous nous attendons à ce que d’autres provinces examinent attentivement ces nouvelles règles de capitalisation, et il est possible qu’elles décident d’emboîter le pas au Québec et d’apporter des modifications semblables.  


Du point de vue des placements



Un portefeuille équilibré type d’un régime de retraite aurait produit un rendement de -0,5 % au premier trimestre de 2016. Le tableau présente le détail des rendements des marchés pour le trimestre.


« Parmi les grandes catégories d’actions, ce sont les actions canadiennes pour lesquelles la performance a été la meilleure : elles ont offert un rendement de 4,6 % au cours du trimestre. Ce sont le redressement du prix du pétrole et des produits de base ainsi que du cours de l’or qui ont le plus favorisé ce résultat. Sous l’effet du mouvement à la hausse du prix des ressources naturelles, le dollar canadien s’est apprécié de 7,3 %. Les secteurs défensifs comme les télécommunications, les services publics et les biens de consommation de base ont également enregistré une hausse remarquée au cours des tumultueux deux premiers mois de l’année. À l’opposé, c’est le secteur des soins de santé qui a subi le pire recul (-66,8 %), principalement en raison de la pharmaceutique Valeant », explique Mathieu Tanguay, membre du partenariat du domaine Investissements chez Mercer.


La performance des actions américaines a été généralement timide : en dollars canadiens, les investisseurs canadiens ont enregistré un rendement de -5,4 %, en raison de la hausse relative de valeur du dollar canadien. Celle des actions internationales a été très décevante, l'indice MSCI EAEO procurant un rendement de -5,8 % en monnaie locale et de -9,1 % en dollars canadiens. Les marchés émergents ont affiché un bon rendement en monnaie locale, mais négatif (-1,8 %), une fois converti en dollars canadiens.


Les courbes de rendement canadiennes se sont légèrement resserrées, mais se situent essentiellement au même niveau qu’au terme de 2015. Les obligations canadiennes ont obtenu d’assez bons rendements au premier trimestre.


La Banque du Canada a maintenu son taux cible de financement à un jour à 0,5 %. Dans son récent communiqué de mars, elle a indiqué que l’économie mondiale progresse comme prévu et que, tous risques pris en compte, sa politique monétaire actuelle est adéquate. De son côté, après avoir relevé ses taux en décembre, la Réserve fédérale américaine semble maintenant moins pressée dans ses intentions d’augmenter progressivement son taux directeur, comme elle l’avait annoncé, et ce, malgré que le marché de l’emploi et la conjoncture américains demeurent vigoureux.


Indice de santé financière Mercer


L’indice Mercer sur la santé financière des régimes de retraite indique le ratio actif-engagements d’un régime de retraite modèle. Le ratio a été établi de façon arbitraire à 100 % au début de la période. Le nouvel indice tient compte du coût au titre des services courants et des paiements spéciaux de solvabilité, mais pas des améliorations ayant pu être apportées au régime. Il suppose également que les évaluations sont déposées chaque année civile et que le déficit révélé dans chaque évaluation est provisionné sur une base mensuelle au cours des cinq années subséquentes.


Actif : portefeuille indiciel. Composition du portefeuille : 42,5 % du rendement total de l’indice obligataire universel FTSE TMX; 25 % du rendement total de l’indice composé S&P/TSX; 15 % du rendement total de l’indice S&P 500 (en $ CAN); 15 % du rendement total de l’indice MSCI EAEO (en $ CAN); 2,5 % du rendement total de l’indice des bons du Trésor 91 jours FTSE TMX.


Passif : 50 % de participants actifs, 50 % de retraités. Pour les participants actifs, on suppose que le règlement s’effectue à 60 % au moyen de sommes globales établies selon les normes de l’Institut canadien des actuaires (ICA) sur les valeurs de transfert, sans tenir compte du délai d’un mois, et à 40 % par la souscription d’une rente; pour les retraités, on suppose qu’il s’effectue par la souscription d’une rente. L’estimation du coût des rentes s’appuie sur les conseils de l’ICA sur les blocs de contrats types de durée moyenne. Les résultats varient selon le régime de retraite.


Au sujet de Mercer


Mercer est un chef de file mondial en matière de consultation dans les domaines suivants : santé, avoirs et carrière. Mercer aide ses clients dans le monde entier à améliorer la santé, la prospérité et le rendement de leur actif le plus précieux : leurs gens. La Société compte au-delà de 20 000 employés répartis dans plus de 40 pays et elle exerce ses activités dans plus de 130 pays. Elle est une filiale en propriété exclusive de Marsh & McLennan Companies (symbole MMC à la Bourse de New York), un regroupement mondial de sociétés de services professionnels qui offre des conseils et des solutions dans les domaines du risque, de la stratégie et du capital humain. Forte d’un effectif mondial de quelque 57 000 employés et d’un chiffre d’affaires annuel de plus de 13 milliards de dollars, Marsh & McLennan Companies est également la société mère de Marsh, un chef de file mondial en courtage d’assurance et gestion de risque, de Guy Carpenter, un chef de file mondial spécialisé en services intermédiaires en matière de risque et de réassurance, et d’Oliver Wyman, un chef de file mondial spécialisé en consultation en gestion. Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le site www.mercer.ca. Suivez Mercer sur Twitter à l’adresse @MercerCanada.


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