L’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite, soit le ratio de solvabilité d’un régime de retraite PD hypothétique, est passé de 93 % à la fin de mars à 101 % à la fin de juin. Le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients de Mercer était de 91 % au 30 juin, en hausse par rapport au niveau de 84 % enregistré le 31 mars.
Au cours du deuxième trimestre, les niveaux de capitalisation des régimes à prestations déterminées ont récupéré un peu moins de la moitié des pertes encourues au premier trimestre. On doit cette embellie à des rendements supérieurs à 10 % généralisés sur les marchés des actions au dernier trimestre, et ce, malgré le déclin des obligations à long terme qui a accentué le passif.
« En dépit des difficultés des derniers mois, la plupart des régimes de retraite à prestations déterminées se sont sortis assez bien du pire de la crise, » explique Manuel Monteiro, membre du partenariat et responsable du Groupe de stratégie financière de Mercer Canada. Comparativement au tableau brossé depuis le 1er janvier 2000, les niveaux de capitalisation ont dépassé les niveaux actuels moins de 30 % du temps.
Les entreprises qui doivent composer avec les retombées économiques de la pandémie seront heureuses de constater qu’elles n’auront pas à se soucier d’une hausse des cotisations aux régimes de retraite PD dans un avenir rapproché. De nombreux promoteurs de régime déposeront leur évaluation annuelle pour 2019, ce qui leur permettra de reporter toute augmentation du financement de leur régime à 2023. De plus, l’assouplissement ou l’élimination des exigences liées à la capitalisation du déficit de solvabilité, notamment en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique, limitera la hausse des cotisations qui surviendra si les niveaux de capitalisation ne se rétablissent pas au cours des prochaines années.
Bien que l’activité économique continue d’être lourdement ralentie par la pandémie, les marchés des actions ont presque remonté à leur niveau du début de l’année et leurs cours semblent dessiner une courbe de reprise en V. À l’opposé, le rendement obligataire à long terme reste tendu, ce qui laisse présager une croissance atone et une inflation molle.
« Des risques graves et imminents menacent les régimes PD, avertit M. Monteiro. Les marchés des actions ont pris les devants sur l’économie réelle, ce qui les rend extrêmement vulnérables face aux écueils en matière de faiblesse de la reprise économique, de persistance prolongée du virus ou de délais dans le développement d’un vaccin efficace. »
Les régimes fermés et gelés sans problèmes de capitalisation ont tout intérêt à jouer de prudence en augmentant la pondération des actifs défensifs, en se diversifiant pour diluer l’importance des actions, en stimulant la souscription de rentes ou encore en fusionnant avec des régimes de retraite conjoints qui ont ouvert la porte aux employeurs du secteur privé.
Quant aux régimes avec un horizon à long terme, une route cahoteuse les attend. Vu la maigreur des rendements obligataires, ils gagneront plutôt de continuer à investir dans les actifs de croissance afin de rester abordables. Toutefois, une pondération marquée des actifs de croissance les rendra plus sensibles à la volatilité des marchés. Le défi sera donc de trouver un heureux équilibre entre les objectifs des employeurs et ceux des participants aux régimes. Des taux de cotisation réalistes, des caractéristiques de partage des risques, une forte diversification des catégories d’actifs et une sélection rigoureuse des gestionnaires de placement ne revêtiront désormais que plus d’importance.
Le rendement d’un portefeuille équilibré type d’un régime de retraite aurait dégagé un rendement exceptionnellement solide de 13 % au deuxième trimestre de 2020 à la suite du rebond des marchés des actions et du fléchissement du rendement obligataire.
Au deuxième trimestre, le marché des actions canadiennes a devancé tous les marchés développés, en dollars canadiens. L’indice composé S&P/TSX a gagné 17 %. Dix des onze secteurs ont inscrit des rendements positifs, celui des technologies de l’information arrivant en tête.
Les obligations à long terme affichent un rendement trimestriel supérieur à 10 % du fait de la chute des taux obligataires. Les obligations à rendement réel et les obligations universelles ont aussi affiché de solides rendements (6,2 % et 5,9 %, respectivement).
Les marchés boursiers mondiaux ont également connu une belle remontée; cela dit, l’appréciation du dollar canadien a nui aux placements non couverts en cette monnaie. Le marché des actions américaines s’est hissé en tête de peloton, son rendement ayant atteint 20,5 % en devise américaine (15,3 % en dollars canadiens). Quant aux actions internationales, elles ont été favorables aux investisseurs grâce à leur rendement de 12,8 % en monnaie locale (10,1 % en dollars canadiens). Certains des segments plus volatils du marché des actions, notamment les titres à faible capitalisation et les titres des marchés émergents, se sont en partie remis de leurs lourdes pertes du premier trimestre.
« Malgré le rebond marqué des actifs à risque à mesure que l’économie redémarrait au cours du deuxième trimestre, nous continuons à nous soucier des conséquences à long terme de la pandémie sur l’économie et les marchés, indique Todd Nelson, membre du partenariat de Mercer Canada. Les marchés ont été stimulés par les mesures de relance des gouvernements, le relâchement graduel des mesures de confinement et les avancées dans le développement de vaccins potentiels. Cependant, les escalades récentes du nombre de cas aux États-Unis et dans d’autres pays alimentent les craintes d’une deuxième vague de COVID‑19. »
La Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada ont toutes deux maintenu leur taux d’intérêt cible à 0,25 % pendant tout le deuxième trimestre, après une suite de réductions au premier trimestre.
L’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite indique le ratio actif-passif d’un régime de retraite modèle. Le ratio a été établi de façon arbitraire à 100 % au début de la période. Le nouvel indice tient compte du coût au titre des services courants et des paiements spéciaux de solvabilité, mais pas des améliorations ayant pu être apportées au régime. Il suppose également que les évaluations sont déposées chaque année civile et que le déficit révélé dans chaque évaluation est financé sur une base mensuelle au cours des cinq années subséquentes.
Actif : portefeuille indiciel. Répartition de l’actif jusqu’au 31 décembre 2016 : indice obligataire universel de rendement total FTSE TMX, 42,5 %; indice composé S&P/TSX, 25 %; indice S&P 500 (en $ CA), 15 %; indice MSCI EAEO (en $ CA), 15 %; indice des bons du Trésor à 91 jours FTSE TMX, 2,5 %. Répartition de l’actif à compter du 1er janvier 2017 : indice obligataire à long terme de rendement total FTSE TMX, 42,5 %; indice composé S&P/TSX, 15 %; indice MSCI Monde (en $ CA), 40 %; indice des bons du Trésor à 91 jours FTSE TMX, 2,5 %.
Passif : 50 % de participants actifs, 50 % de retraités. Pour les participants actifs, on suppose que le règlement s’effectue à 60 % sous forme d’un montant forfaitaire représentant la valeur actualisée de la rente selon les normes de l’Institut canadien des actuaires (ICA) sur la valeur actualisée d’une rente, sans tenir compte du délai d’un mois, et à 40 % par la souscription d’une rente. Pour les retraités, on suppose qu’il s’effectue par la souscription d’une rente. L’estimation du coût des rentes s’appuie sur le matériel d’orientation de l’ICA sur les blocs de contrats types de durée moyenne. Les résultats varient selon le régime de retraite.
Le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients de Mercer est calculé en fonction de prévisions tirées des données de la base de données des clients de Mercer. Les données et la méthode d’établissement des prévisions ont été revues rétroactivement au 30 septembre 2019. L’effet approximatif des changements apportés aux données et à la méthode s’est traduit par une réduction d’environ 2 % du ratio de solvabilité médian.
À PROPOS DE MERCER CANADA
Mercer façonne un brillant avenir en transformant le monde du travail, en redéfinissant les perspectives de retraite et de placement et en optimisant la santé et le bien-être de tous. La Société compte plus de 25 000 employés répartis dans 44 pays et elle exerce ses activités dans plus de 130 pays. Mercer est une société de Marsh & McLennan Companies (symbole MMC à la Bourse de New York), chef de file mondial en services professionnels dans les domaines du risque, de la stratégie et du capital humain, qui compte 76 000 employés et dont le chiffre d’affaires annualisé s’élève à près de 17 milliards de dollars. Par l’entremise de ses sociétés-conseils de premier ordre, soit Marsh, Guy Carpenter et Oliver Wyman, Marsh & McLennan aide ses clients à naviguer dans un environnement de plus en plus dynamique et complexe. Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le site www.mercer.ca. Suivez Mercer sur Twitter @MercerCanada.