La situation financière des régimes à prestations déterminées est en voie d’atteindre un sommet inégalé en 18 ans
À la fin du troisième trimestre de 2018, la solvabilité des régimes de retraite canadiens à prestations déterminées avait atteint son plus haut niveau depuis novembre 2000. L’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite, qui illustre le ratio de solvabilité d’un régime de retraite hypothétique, s’est établi à 112 % le 28 septembre, en hausse par rapport à 107 % le 29 juin et à 106 % au début de l’année. Le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients de Mercer se situait à 102 % le 28 septembre, en hausse par rapport à 99 % le 29 juin et à 97 % à la fin de 2017. Plus de 60 % des régimes de retraite canadiens sont maintenant entièrement capitalisés et moins de 5 % des régimes affichent une capitalisation inférieure à 80 % selon l’approche de solvabilité.
Dans les dernières semaines de septembre, la situation financière des régimes de retraite a profité d’une forte augmentation de 20 points de base des taux d’intérêt à long terme. Une hausse de 100 points de base des taux d’intérêt donne généralement lieu à une diminution de 10 % à 15 % du passif des régimes. La vigueur des marchés boursiers américains et internationaux a également été favorable, bien que les marchés boursiers canadiens soient restés à la traîne.
« Les régimes de retraite canadiens n’ont pas affiché une capitalisation aussi saine depuis novembre 2000 », a affirmé F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Avoirs de Mercer Canada.
Toutefois, les marchés financiers demeurent volatils en raison de l’incertitude entourant le rythme de relèvement des taux d’intérêt des banques centrales et l’intensification des conflits commerciaux. Par contre, l’annonce toute récente du nouvel Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC), qui vise à remplacer l’ALENA, calmera certaines inquiétudes.
L’amélioration impressionnante de la situation financière des régimes depuis l’élection américaine de 2016, de même que les modifications fondamentales apportées aux règles de capitalisation au Québec et en Ontario ont amené de nombreux promoteurs de régimes à revoir leur stratégie de gestion des risques. Certains promoteurs, surtout ceux de régimes qui ne sont pas entièrement capitalisés et auxquels de nouveaux participants peuvent toujours adhérer, ont l’impression que les nouvelles règles de capitalisation les encouragent à maintenir, ou même à accroître, les risques liés aux placements. À l’inverse, il semble que le moment soit particulièrement bien choisi pour les promoteurs de régimes à prestations déterminées gelés ou fermés pour éliminer le risque, soit en modifiant la répartition de l’actif, soit en transférant les risques. « Le marché canadien des achats de rentes collectives a été plus à la traîne que prévu durant les trois premiers trimestres de 2018. Nous nous attendons à ce que les conditions de tarification soient très favorables au quatrième trimestre, car les assureurs chercheront à atteindre leurs quotas de vente audacieux », poursuit M. Tremblay.
Un portefeuille équilibré type d’un régime de retraite aurait diminué de 0,1 % au troisième trimestre de 2018. La plupart des actions des pays développés ont progressé, bénéficiant de l’excellent rendement des actions américaines, tandis que les actions canadiennes, les titres des marchés émergents et les obligations canadiennes en général ont reculé.
Les actions canadiennes ont dégagé des rendements légèrement négatifs après un deuxième trimestre solide, l’indice composé S&P/TSX reculant de 0,6 %. Six des onze secteurs ont inscrit des gains, les soins de santé (+31,4 %) ayant prolongé leur reprise du deuxième trimestre grâce à la poussée du cours des actions des producteurs de cannabis.
Dans un contexte de hausse des taux, les marchés canadiens des titres à revenu fixe ont été en baisse durant le trimestre, les obligations à long terme (-2,4 %) ayant enregistré un rendement inférieur à celui des obligations universelles (-1,0 %). Les obligations à rendement réel (-2,2 %) ont également reculé au troisième trimestre.
Les actions américaines ont dominé les marchés boursiers mondiaux, dégageant un rendement de 7,7 % en dollars américains (5,8 % en dollars canadiens). En général, les actions des marchés développés ont fait preuve de vigueur, l’indice MSCI Monde ayant enregistré un rendement de 5,4 % en monnaie locale (3,3 % en dollars canadiens). Les marchés émergents ont affiché une faiblesse persistante au troisième trimestre, inscrivant un rendement de 0,1 % en monnaie locale (-2,7 % en dollars canadiens), les obstacles comme les tensions commerciales, les droits de douane et les crises des monnaies pesant sur le rendement. Les rendements plus faibles en dollars canadiens par rapport aux rendements en monnaie locale sont attribuables à la hausse de la valeur du dollar canadien au cours du trimestre.
Les conflits commerciaux ont continué de faire les manchettes durant le troisième trimestre, le président Trump imposant une autre série de droits de douane sur les importations en provenance de la Chine. « La sensibilité des marchés aux enjeux géopolitiques et à la montée des tensions commerciales demeure une préoccupation importante », estime Todd Nelson, conseiller principal, Mercer Canada. « Alors que les actions des pays développés ont continué de progresser au troisième trimestre, la croissance est devenue moins synchronisée. Les marchés émergents ont démontré une sensibilité particulière à la baisse de la demande et au raffermissement du dollar américain. »
Les banques centrales ont continué leurs mesures de resserrement au troisième trimestre. En juillet, la Banque du Canada a relevé son taux cible de financement à un jour d’un quart de point de pourcentage pour le porter à 1,50 %, tandis qu’en septembre, la Réserve fédérale américaine a relevé son taux cible entre 2,00 % et 2,25 %.
L’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite indique le ratio actif-passif d’un régime de retraite modèle. Le ratio a été établi de façon arbitraire à 100 % au début de la période. Le nouvel indice tient compte du coût au titre des services courants et des paiements spéciaux de solvabilité, mais pas des améliorations ayant pu être apportées au régime. Il suppose également que les évaluations sont déposées chaque année civile et que le déficit révélé dans chaque évaluation est capitalisé sur une base mensuelle au cours des cinq années subséquentes.
Actif : portefeuille indiciel. Composition du portefeuille pour les périodes se terminant le 31 décembre 2016 : 42,5 % du rendement total de l’indice obligataire universel FTSE TMX; 25 % du rendement total de l’indice composé S&P/TSX; 15 % du rendement total de l’indice S&P 500 (en $ CAN); 15 % du rendement total de l’indice MSCI EAEO (en $ CAN); 2,5 % du rendement total de l’indice des bons du Trésor 91 jours FTSE TMX. Composition du portefeuille pour les périodes débutant le 1er janvier 2017 ou par la suite : 42,5 % du rendement total de l’indice obligataire à long terme FTSE TMX; 15 % du rendement total de l’indice composé S&P/TSX; 40 % du rendement total de l’indice MSCI mondial (en $ CAN); 2,5 % du rendement total de l’indice des bons du Trésor 91 jours FTSE TMX.
Passif : 50 % de participants actifs, 50 % de retraités. Pour les participants actifs, on suppose que le règlement s’effectue à 60 % au moyen de valeurs actualisées établies selon les normes de l’Institut canadien des actuaires (ICA) sur les valeurs de transfert, sans tenir compte du délai d’un mois, et à 40 % par la souscription d’une rente; pour les retraités, on suppose qu’il s’effectue par la souscription d’une rente. L’estimation du coût des rentes s’appuie sur les conseils de l’ICA sur les blocs de contrats types de durée moyenne. Les résultats varient selon le régime de retraite.
À PROPOS DE MERCER
Mercer offre des services-conseils et des solutions axées sur la technologie qui aident les organisations à répondre aux besoins changeants de leur main-d’œuvre dans les domaines Santé, Avoirs et Carrière. La Société compte plus de 22 000 employés répartis dans 44 pays et elle exerce ses activités dans plus de 130 pays. Elle est une filiale en propriété exclusive de Marsh & McLennan Companies (symbole MMC à la Bourse de New York), la plus importante société de services professionnels d’envergure mondiale dans les domaines du risque, de la stratégie et du capital humain. Forte d’un effectif mondial de quelque 65 000 employés et d’un chiffre d’affaires annuel de plus de 14 milliards de dollars ainsi que de ses sociétés-conseils de premier ordre, soit Marsh, Guy Carpenter et Oliver Wyman, Marsh & McLennan aide ses clients à naviguer dans un environnement de plus en plus dynamique et complexe. Pour de plus amples renseignements, consultez le site www.mercer.ca. Suivez Mercer sur Twitter @MercerCanada.