Baisse des rendements attendus : les promoteurs de régimes pd Canadiens pourraient voir leur coût augmenter de 20 %

Le 1er octobre 2019

Canada, Montréal

 

Les régimes devront peut-être augmenter leurs cotisations d’exercice de près de 20 % si on se fie à la baisse des rendements attendus à long terme des actifs composant l’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite jusqu’à maintenant en 2019.

 

Au Canada, le niveau de solvabilité des régimes de retraite à prestations déterminées (PD) n’a que légèrement diminué au troisième trimestre de 2019. L’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite, qui mesure le degré de solvabilité d’un régime de retraite hypothétique, est passé de 106 % à 105 % de la fin du deuxième trimestre au 30 septembre. Il est toutefois en hausse depuis le début de l’exercice, alors qu’il s’établissait à 102 %, malgré le creux historique atteint par les taux d’intérêt à long terme pendant le trimestre. Le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients de Mercer était de 94 % au 30 septembre, en baisse par rapport au ratio de 95 % enregistré le 30 juin, mais en hausse comparativement au ratio de 93 % à la fin de 2018.

 

 

Le rendement positif des marchés boursiers tout au long de 2019 et le rebond des taux à long terme en septembre ont permis d’éviter un repli de 14 % de l’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite à la fin d’août, lequel aurait pu découler de la faiblesse la plus marquée des rendements des obligations à long terme en plus de 60 ans. Une chute remarquable de 74 points de base des rendements des obligations à long terme du gouvernement du Canada, fin août, a entraîné une augmentation de 15 % des passifs en 2019.

 

« La plupart des régimes de retraite PD au Canada ont résisté à la tempête au cours de l’été et, dans certains cas, en sont sortis renforcés. Cependant, des signes inquiétants pointent à l’horizon », indique F. Hubert Tremblay, conseiller principal au sein du domaine Avoirs de Mercer Canada.

 

Bien que le niveau de solvabilité des régimes ait largement tenu le coup jusqu’à maintenant, le niveau ultra faible des taux d’intérêt et l’incertitude liée aux marchés boursiers ont beaucoup réduit les prévisions concernant les rendements à long terme d’un portefeuille type d’un régime de retraite PD. Cette tempête parfaite occasionnera probablement une augmentation des cotisations requises et des coûts présentés aux états financiers pour de nombreux promoteurs de régime dans les années à venir. En plus de devoir capitaliser tout déficit existant, un régime de retraite PD avec une répartition d’actif type pourrait être confronté à une hausse de 15 % à 20 % de ses cotisations d’exercice si l’on se base sur la diminution récente des taux de rendement prévus à long terme.

 

Les courbes de rendement inversées en Amérique du Nord peuvent être un bon indicateur d’une récession à venir, en plus des rendements négatifs des obligations dans d’autres grandes économies et des incertitudes liées aux tensions commerciales, au Brexit et au ralentissement de la croissance mondiale. « Pour les régimes avec un horizon à long terme, dégager un niveau de rendement qui les rendra abordables et durables dans ce contexte exigera, dans nombre de cas, de sortir des sentiers battus, affirme M. Tremblay. Quant aux promoteurs de régimes ayant un horizon à court terme, l’occasion s’offre à eux maintenant de réfléchir aux options leur permettant de prémunir davantage leurs régimes contre les jours plus difficiles qui les attendent peut-être. »

 

« La bonne nouvelle est que de nombreux régimes ont maintenu le haut niveau de solvabilité dont ils disposaient au début de 2019, poursuit M. Tremblay. Ils devraient profiter de la situation pour adopter de nouvelles stratégies afin de composer avec les difficultés futures. »

 

Du point de vue des placements

 

Un portefeuille équilibré type d’un régime de retraite aurait produit un rendement de 2,1 % au troisième trimestre de 2019. Les marchés boursiers ont progressé, à l’exception des marchés émergents et des actions à faible capitalisation, alors que les obligations canadiennes ont également enregistré une hausse.

 

Les rendements des actions canadiennes ont été positifs au cours du troisième trimestre. L’indice composé S&P/TSX a gagné 2,5 %. Neuf des onze secteurs ont affiché des rendements positifs, les services publics arrivant en tête. Les soins de santé se sont quant à eux retrouvés en queue de peloton.

 

Les marchés canadiens des titres à revenu fixe ont, pour leur part, connu une hausse dans un contexte de faibles taux durant la majorité du trimestre, les obligations à long terme (2,5 %) réalisant un rendement supérieur à celui des obligations universelles (1,2 %). Les obligations à rendement réel (1,3 %) ont également affiché une hausse au troisième trimestre.

 

Les actions américaines ont dominé les marchés boursiers mondiaux, dégageant un rendement de 1,7 % en dollars américains (3,0 % en dollars canadiens). Les actions des marchés développés ont aussi été à la hausse, l’indice MSCI Monde ayant progressé de 1,7 % en monnaie locale (2,0 % en dollars canadiens). Les marchés émergents ont fléchi en monnaie locale (-1,9 %) et en dollars canadiens (-2,8 %).

 

« L’incertitude en matière de politique a atteint de nouveaux sommets en août, ce qui a entraîné une importante volatilité alors que les investisseurs ont réagi aux conditions du marché, affirme Yusuke Khan, conseiller principal au sein du domaine Avoirs de Mercer Canada. Malgré les rendements supérieurs des obligations en septembre après leur dégringolade an août, le contexte de faibles taux règne toujours largement. »

 

La Banque du Canada a maintenu son taux cible du financement à un jour à 1,75 %, tandis que la Réserve fédérale américaine a diminué de 50 points de base son taux d’intérêt cible, le faisant passer à 2 % au troisième trimestre.

 

Indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite


 

L’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite indique le ratio actif-passif d’un régime de retraite modèle. Le ratio a été établi de façon arbitraire à 100 % au début de la période. Le nouvel indice tient compte du coût au titre des services courants et des paiements spéciaux de solvabilité, mais pas des améliorations ayant pu être apportées au régime. Il suppose également que les évaluations sont déposées chaque année civile et que le déficit révélé dans chaque évaluation est financé sur une base mensuelle au cours des cinq années subséquentes.


Actif : portefeuille indiciel.  Répartition de l’actif jusqu’au 31 décembre 2016 : indice obligataire universel de rendement total FTSE TMX, 42,5 %; indice composé S&P/TSX, 25 %; indice S&P 500 (en $ CA), 15 %; indice MSCI EAEO (en $ CA), 15 %; indice des bons du Trésor à 91 jours FTSE TMX, 2,5 %.  Répartition de l’actif à compter du 1er janvier 2017 : indice obligataire à long terme de rendement total FTSE TMX, 42,5 %; indice composé S&P/TSX, 15 %; indice MSCI Monde (en $ CA), 40 %; indice des bons du Trésor à 91 jours FTSE TMX, 2,5 %.


Passif : 50 % de participants actifs, 50 % de retraités. Pour les participants actifs, on suppose que le règlement s’effectue à 60 % sous forme d’un montant forfaitaire représentant la valeur actualisée de la rente selon les normes de l’Institut canadien des actuaires (ICA) sur la valeur actualisée d’une rente, sans tenir compte du délai d’un mois, et à 40 % par la souscription d’une rente.  Pour les retraités, on suppose qu’il s’effectue par la souscription d’une rente. L’estimation du coût des rentes s’appuie sur le matériel d’orientation de l’ICA sur les blocs de contrats types de durée moyenne. Les résultats varient selon le régime de retraite.


Le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients de Mercer est fondé sur une projection des données figurant dans la base de données des clients de Mercer. Les données et la méthode de projection ont été mises à jour de manière rétroactive en date du 30 septembre. L’incidence approximative de la modification apportée aux données et à la méthodologie se traduit par une réduction d’environ 2 % du ratio de solvabilité médian.



À propos de mercer
Mercer offre des services-conseils et des solutions axées sur la technologie qui aident les organisations à répondre aux besoins changeants de leur main-d’œuvre dans les domaines Santé, Avoirs et Carrière. La Société compte plus de 25 000 employés répartis dans 44 pays et elle exerce ses activités dans plus de 130 pays. Mercer est une société de Marsh & McLennan Companies (symbole MMC à la Bourse de New York), chef de file mondial en services professionnels dans les domaines du risque, de la stratégie et du capital humain, qui compte 76 000 employés et dont le chiffre d’affaires annualisé est de près de 17 milliards de dollars. Par l’entremise de ses sociétés-conseils de premier ordre, soit Marsh, Guy Carpenter et Oliver Wyman, Marsh & McLennan aide ses clients à naviguer dans un environnement de plus en plus dynamique et complexe. Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le site www.mercer.ca. Suivez Mercer sur Twitter @MercerCanada. 

 

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