En 2015, le niveau de solvabilité des régimes de retraite canadiens a fléchi légèrement. Le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients de Mercer s’est établi à 85 % au 31 décembre 2015, soit un recul par rapport aux 88 % du début de l’année; environ neuf régimes de retraite sur dix affichaient un déficit de solvabilité au terme de 2015. Pour sa part, l’indice de Mercer sur la santé financière des régimes de retraite, qui illustre le ratio de solvabilité d’un régime de retraite hypothétique, avait lui aussi régressé à la fin de 2015 : il se chiffrait à 93 %, alors qu’il était de 95 % au début de l’année.
Le repli du niveau de solvabilité des régimes de retraite tient aux mauvais résultats des marchés, à la baisse soutenue des taux d’intérêt des obligations à long terme et à l’adoption de nouvelles tables de mortalité qui tiennent compte de l’accroissement de l’espérance de vie; ces facteurs ont toutefois été compensés en partie par l’effet positif de la dépréciation du dollar canadien sur les rendements des placements étrangers.
« En 2015, les résultats financiers des régimes de retraite ont été caractérisés par des variations considérables, explique F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Retraite chez Mercer. Pour les régimes de retraite qui détiennent beaucoup de placements en actions canadiennes et ceux qui couvrent leur risque de change, le ratio de solvabilité a baissé plus que la moyenne. »
Une fois de plus en 2015, les résultats ont fait fi des prévisions : les taux d’intérêt ont continué de dégringoler, et le dollar canadien a perdu presque 17 % de sa valeur par rapport à la devise américaine. Comme la langueur de l’économie perdure, et dans un contexte où les banques centrales commencent à envisager le scénario de taux d’intérêt négatifs, les promoteurs de régimes arrivent à la conclusion qu’ils ne peuvent plus miser sur une hausse des taux d’intérêt comme moyen d’éponger les déficits persistants de leurs régimes de retraite. Et ils ont pu constater de nouveau, en 2015, qu’il leur incombe de mieux comprendre les risques auxquels leurs régimes sont exposés et d’établir une stratégie efficace pour la gestion de ces risques.
Certains gouvernements ont pris acte de la conjoncture économique difficile et travaillent à réduire le fardeau de la capitalisation pour les promoteurs de régimes à prestations déterminées. C’est le Québec qui apporte les changements les plus notables à ce chapitre : il élimine les cibles de capitalisation fondées sur la solvabilité à compter de 2016. L’Alberta et la Colombie-Britannique ont également apporté des modifications utiles ces dernières années. Plus récemment, le gouvernement de l’Ontario a annoncé qu’il envisagera une série de réformes axées sur la viabilité et l’abordabilité des régimes ainsi que sur la sécurité des prestations, tout en tenant compte des intérêts des diverses parties prenantes des régimes de retraite.
Du point de vue des placements
Un portefeuille équilibré type d’un régime de retraite aurait produit un rendement de 2,9 % au quatrième trimestre et de 5,3 % pour l’ensemble de 2015. Le tableau présente le détail des rendements des marchés pour le trimestre et pour l’année 2015.
« Parmi les grandes catégories d’actions, ce sont les actions canadiennes pour lesquelles la performance a été la moins bonne : elles ont offert un rendement de -8,3 % en 2015. Les deux facteurs ayant le plus nui à l’économie canadienne sont la chute des prix des produits de base et la production de pétrole, qui continue d’augmenter et qui s’approche actuellement du sommet historique, ce qui a eu pour effet de ramener le prix du baril à environ 37 $US », affirme Jean-Pierre Talon, membre du partenariat du domaine Investissements de Mercer.
Les actions américaines ont connu un sort un peu meilleur, mais loin d’être reluisant, enregistrant un rendement de 1,4 % dans l’année en dollars US. Il a toutefois été excellent (22 %) pour les investisseurs canadiens, qui ont bénéficié de la baisse significative du dollar canadien. Les actions internationales ont également offert un meilleur rendement que les actions canadiennes, l'indice MSCI EAEO procurant un rendement de 5,8 % en monnaie locale.
La plupart des marchés boursiers dans le monde ne se sont pas seulement ressentis du recul des prix des produits de base et du pétrole, mais aussi de la dépréciation de la monnaie chinoise, en août. Cela a rendu les exportations chinoises moins coûteuses et, par ricochet, s’est répercuté négativement sur les producteurs locaux dans d’autres pays et a nourri la crainte d’une récession mondiale prolongée.
Ces trois facteurs ont compté parmi les principales raisons pour lesquelles la Réserve fédérale américaine a choisi de ne pas resserrer sa politique monétaire, en septembre dernier, révélant ainsi qu’elle jugeait que des problèmes fondamentaux importants minent toujours l’économie mondiale. Toutefois, les données qui ont ensuite été publiées aux États-Unis semblant toutes indiquer que l’économie américaine se redressait, la Réserve fédérale a finalement pris la décision attendue depuis longtemps et relevé son taux directeur de 25 points de base, en décembre dernier, tout en prévenant que les prochaines augmentations devraient être à la fois espacées et très progressives. Les nouvelles du 4 janvier en provenance de la Chine, selon lesquelles la croissance de l’économie continue de s’affaiblir, pourraient bien mettre un frein à de nouvelles hausses du taux directeur de la Réserve fédérale américaine.
Indice de santé financière Mercer
L’indice Mercer sur la santé financière des régimes de retraite indique le ratio actif‑engagements d’un régime de retraite modèle. Le ratio a été établi de façon arbitraire à 100 % au début de la période. Le nouvel indice tient compte du coût au titre des services courants et des paiements spéciaux de solvabilité, mais pas des améliorations ayant pu être apportées au régime. Il suppose également que les évaluations sont déposées chaque année civile et que le déficit révélé dans chaque évaluation est provisionné sur une base mensuelle au cours des cinq années subséquentes.
Actif : portefeuille indiciel. Composition du portefeuille : 42,5 % du rendement total de l’indice obligataire universel FTSE TMX; 25 % du rendement total de l’indice composé S&P/TSX; 15 % du rendement total de l’indice S&P 500 (en $ CAN); 15 % du rendement total de l’indice MSCI EAEO (en $ CAN); 2,5 % du rendement total de l’indice des bons du Trésor 91 jours FTSE TMX.
Passif : 50 % de participants actifs, 50 % de retraités. Pour les participants actifs, on suppose que le règlement s’effectue à 60 % au moyen de sommes globales établies selon les normes de l’Institut canadien des actuaires (ICA) sur les valeurs de transfert, sans tenir compte du délai d’un mois, et à 40 % par la souscription d’une rente; pour les retraités, on suppose qu’il s’effectue par la souscription d’une rente. L’estimation du coût des rentes s’appuie sur les conseils de l’ICA sur les blocs de contrats types de durée moyenne. Les résultats varient selon le régime de retraite.
AU SUJET DE MERCER
Mercer est un chef de file mondial en matière de consultation dans les domaines suivants : carrière, santé, et avoirs. Mercer aide ses clients dans le monde entier à améliorer la santé, la prospérité et la carrière de leur actif le plus précieux : leurs gens. La Société compte au-delà de 20 000 employés répartis dans plus de 43 pays et elle exerce ses activités dans plus de 140 pays. Elle est une filiale en propriété exclusive de Marsh & McLennan Companies (symbole MMC à la Bourse de New York), un regroupement mondial de sociétés de services professionnels qui offre des conseils et des solutions dans les domaines du risque, de la stratégie et du capital humain. Forte d’un effectif mondial de quelque 60 000 employés et d’un chiffre d’affaires annuel de plus de 13 milliards de dollars. Marsh & McLennan Companies est également la société mère de Marsh, un chef de file mondial en courtage d’assurance et gestion de risque, de Guy Carpenter, un chef de file mondial spécialisé en services intermédiaires en matière de risque et de réassurance, et d’Oliver Wyman, un chef de file mondial spécialisé en consultation en gestion. Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le site www.mercer.ca. Suivez Mercer sur Twitter à l’adresse @MercerCanada.