Le vieillissement de la population continue de représenter un défi pour les gouvernements du monde entier et les décideurs ont du mal à trouver un système qui leur permet d’assurer la sécurité financière des retraités et qui est à la fois adéquat pour les personnes et viable pour l’économie.
L’indice mondial Mercer Melbourne sur les systèmes de retraite, qui en est à sa dixième édition, indique les pays qui sont en meilleure position pour relever le défi et ceux qui sont les moins bien préparés.
Trente-quatre systèmes de retraite ont été évalués. Les Pays-Bas et le Danemark (ayant respectivement obtenu des cotes de 80,3 et de 80,2) offrent tous les deux des systèmes de retraite de classe mondiale qui procurent des bonnes prestations avec leur cote de A. Ils sont manifestement prêts à composer avec le monde de demain vieillissant.
Cependant, la tension croissante entre la suffisance et la viabilité transparaît dans l’ensemble des résultats. Elle se manifeste très clairement dans les résultats des pays d’Europe. Alors que les systèmes de retraite du Danemark, des Pays-Bas et de la Suède ont obtenu des cotes de A ou B autant pour ce qui est de la suffisance que sur le plan de la viabilité, ceux de l’Autriche, de l’Italie et de l’Espagne ont obtenu une cote de suffisance de B, mais une cote de viabilité de E, ce qui met en évidence le besoin de réformer certains aspects limportants.
Selon David Knox, auteur de l’étude et membre principal du partenariat de Mercer en Australie, le point de départ d’un système de retraite de classe mondiale est d’assurer le bon équilibre entre la suffisance et la lviabilité.
« C’est un défi auquel les décideurs se heurtent, affirme M. Knox. Par exemple, un système offrant des prestations très généreuses à court terme est peu susceptible d’être viable, tandis qu’un système durable sur une longue période pourrait offrir des prestations très peu élevées. La question est la suivante : comment trouver l’équilibre approprié? »
Comme le montre le tableau 1, il faut songer à ajuster la stratégie relative à chacun des systèmes de manière à ce que ceux-ci se rapprochent du quadrant supérieur droit. Grâce à cette étude, les décideurs peuvent comprendre les caractéristiques des principaux systèmes et trouver des moyens d’améliorer le leur.
Tableau 1 : Cotes de suffisance et de viabilité des systèmes de retraite à l’échelle mondiale
Source : Indice mondial 2018 Mercer Melbourne sur les systèmes de retraite
M. Knox ajoute qu’un système ne doit pas seulement être viable ou adéquat. En effet, une nouvelle dimension vient alimenter le débat quant à ce qui constitue un système de classe mondiale : la « couverture » et la proportion dans laquelle la population adulte participe au système.
« Certains pays ont réussi à instaurer une grande couverture grâce à la mise en place de systèmes de retraite obligatoires en milieu de travail ou, dans certains cas, de mesures d’adhésion automatique », explique-t-il.
« Cependant, en raison des changements apportés à la façon dont les gens travaillent dans le monde, nous devons nous assurer que les stratégies adoptées incluent tout le monde, pour que l’ensemble de la main-d’œuvre épargne en vue de l’avenir. Cela comprend les entrepreneurs, les travailleurs autonomes et toute personne bénéficiant d’un soutien du revenu, que ce soit des prestations de congé parental, des prestations d’invalidité ou des prestations de chômage. »
David Anderson, président des activités internationales de Mercer, ajoute qu’il faut se réjouir de voir les gouvernements aborder la question de la réforme des régimes de retraite, car l’espérance de vie continue d’augmenter.
« Les pays développés sont conscients des enjeux démographiques touchant leurs systèmes de retraite depuis un certain temps déjà. Dans les régions moins développées, il est réjouissant de voir de nombreux gouvernements reconnaître les mêmes tendances au sein de leurs populations et prendre tout de suite des mesures pertinentes. Ces mesures favorisent la viabilité à long terme des systèmes de retraite futurs », soutient-il.
« Le vieillissement des populations, les dettes souveraines élevées dans certains pays et la concurrence mondiale sur le plan de la réduction des impôts limitent la capacité de certaines compétences territoriales à améliorer la sécurité en matière de revenus de retraite. S’appuyant sur des données uniques recueillies sur une période de dix ans, l’indice mondial Mercer Melbourne sur les systèmes de retraite et la recherche connexe peuvent fournir des analyses comparatives mondiales pertinentes aux planificateurs et aux décideurs afin de les aider à déterminer quelle voie emprunter », affirme le professeur Deep Kapur, directeur de l’Australian Centre for Financial Studies.
Il sera plus ardu d’assurer la viabilité à long terme de certains systèmes de retraite, car tous les points de départ sont différents et des facteurs uniques sont en jeu. Néanmoins, chaque pays peut prendre des mesures pour améliorer son système. À long terme, il n’existe pas de système de retraite parfait, mais les principes des pratiques exemplaires sont clairs et les pays doivent songer à créer des politiques publiques et des conditions économiques qui rendent possibles les changements nécessaires.
Le résultat souhaité étant d’améliorer la vie des gens, l’indice de cette année offre une interprétation approfondie et enrichie des systèmes de retraite à l’échelle internationale. Maintenant élargi pour inclure Hong Kong, le Pérou, l’Arabie saoudite et l’Espagne, l’indice évalue 34 systèmes en fonction de plus de 40 indicateurs qui mesurent leur suffisance, leur viabilité et leur intégrité. Cette approche met en évidence un objectif important de l’indice : permettre des comparaisons entre différents systèmes des quatre coins du monde en fonction d’un éventail d’éléments de conception propres à différents contextes et cultures.
L’indice de cette année révèle que de nombreux pays du nord-ouest de l’Europe sont les meilleurs au monde en ce qui a trait au développement de systèmes de retraite de classe mondiale. Avec une cote globale de 80,3, les Pays-Bas se retrouvent au premier rang, dépassant de 0,1 point le Danemark, qui trônait au sommet du classement depuis six ans. La Finlande a délogé l’Australie (et sa cote globale de 72,6) du troisième rang avec une cote globale de 74,5, et la Suède (72,5) occupe maintenant le cinquième rang.
« L’indice constitue une référence importante pour les décideurs de politiques publiques du monde entier qui apprennent beaucoup en voyant comment fonctionnent les systèmes les plus adéquats et les plus viables, précise M. Knox. Nous savons qu’il n’existe aucun système parfait pouvant être instauré universellement, mais bien des points communs peuvent être partagés pour obtenir de meilleurs résultats. »
Le Canada a conservé sa cote de B et fait passer sa cote globale de 66,8 à 68,0 en 2018 en améliorant légèrement ses cotes de suffisance, de viabilité et d’intégrité.
« L’approche à plusieurs piliers du Canada consistant à offrir des régimes publics universels tout en tirant parti d’un système fiscal favorisant les régimes de retraite et d’épargne à participation volontaire continue de fournir aux Canadiens un système de retraite solide », affirme F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Avoirs de Mercer Canada.
Le système de retraite canadien demeure solide, mais des risques se profilent à l’horizon. La couverture des travailleurs du secteur privé par des régimes de retraite est faible, et la croissance du niveau d’endettement et des coûts liés aux soins de santé à mesure que les Canadiens vieillissent continuera d’exercer une pression sur les programmes de retraite non capitalisés, y compris la Pension de la Sécurité de vieillesse.
« Même si les gouvernements canadiens prennent déjà des mesures visant à assurer que la main-d’œuvre sera capable de s’adapter à des besoins changeants en prévoyant des améliorations au Régime de rentes du Québec et au Régime de pensions du Canada, il reste encore beaucoup de travail à faire. Les organisations, le gouvernement et les employés doivent s’unir pour construire l’avenir du travail, déclare Jean-Philippe Provost, membre principal du partenariat du domaine Avoirs de Mercer Canada. Les efforts déployés pour trouver des options de retraite intéressantes pour le Canada – notamment réduire les coûts, alléger les responsabilités en matière de gestion des régimes, fournir aux Canadiens un accès à de meilleurs résultats et reconsidérer l’augmentation de l’âge d’admissibilité aux régimes de retraite d’État pour tenir compte de l’allongement de l’espérance de vie – doivent demeurer un axe d’attention important. »
L’indice utilise trois sous-indices – la suffisance, la viabilité et l’intégrité – pour évaluer chaque système de retraite en fonction de plus de 40 indicateurs. Le tableau ci-dessous indique la valeur globale de l’indice pour chaque pays ainsi que la valeur pour chacun des trois sous-indices : la suffisance, la viabilité et l’intégrité1. Chaque valeur de l’indice représente une cote entre 0 et 100.
INDICE MONDIAL MERCER MELBOURNE SUR LES SYSTÈMES DE RETRAITE
L’indice mondial Mercer Melbourne sur les systèmes de retraite est publié par l’Australian Centre for Financial Studies (ACFS) en collaboration avec Mercer et le gouvernement de l’État de Victoria, qui apporte la plus grande part du financement. L’indice bénéficie également du soutien financier du Finnish Centre for Pensions.
AU SUJET DE MERCER
Mercer offre des services-conseils et des solutions axées sur la technologie qui aident les organisations à répondre aux besoins changeants de leur main-d’œuvre dans les domaines Santé, Avoirs et Carrière. La Société compte plus de 22 000 employés répartis dans 44 pays et elle exerce ses activités dans plus de 130 pays. Elle est une filiale en propriété exclusive de Marsh & McLennan Companies (symbole MMC à la Bourse de New York), la plus importante société de services professionnels d’envergure mondiale dans les domaines du risque, de la stratégie et du capital humain. Forte d’un effectif mondial de quelque 65 000 employés et d’un chiffre d’affaires annuel de plus de 14 milliards de dollars ainsi que par l’entremise de ses sociétés-conseils de premier ordre, soit Marsh, Guy Carpenter et Oliver Wyman, Marsh & McLennan aide ses clients à naviguer dans un environnement de plus en plus dynamique et complexe. Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le site www.mercer.ca. Suivez Mercer sur Twitter à l’adresse @MercerCanada.
À PROPOS DE L’AUSTRALIAN CENTRE FOR FINANCIAL STUDIES
L’Australian Centre for Financial Studies (ACFS) est un centre de recherche du Monash Business School. Établi en 2005 grâce au financement de démarrage du gouvernement de l’État de Victoria, il a été annexé à l’Université Monash en 2016. Le Centre s’intéresse tout particulièrement aux secteurs de la gestion d’actifs et des régimes de retraite. Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le site www.australiancentre.com.au.
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1 Indice mondial 2018 Mercer Melbourne sur les systèmes de retraite, pages 13 et 14