Le niveau de solvabilité des régimes de retraite canadiens a nettement augmenté au quatrième trimestre de 2016. L’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite, qui illustre le ratio de solvabilité d’un régime de retraite hypothétique, s’établit à 103 % le 19 décembre, comparativement à 92 % le 29 septembre et au début de l’année. Le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients de Mercer se situe actuellement à 93 %, comparativement à 85 % à la fin du troisième trimestre et au début de l’année.
Cette embellie est attribuable à une hausse spectaculaire des taux d’intérêt à long terme, ainsi qu’au dynamisme des marchés boursiers, et est surtout survenue après l’élection américaine du 8 novembre dernier.
Bien que 2016 se termine sur une note positive, plusieurs des promoteurs de régimes à prestations déterminées doivent toujours s’attendre à une hausse des cotisations en 2017 et dans les années subséquentes. En effet, de nombreux promoteurs ont déposé des évaluations actuarielles à la fin de 2013, lorsque la santé financière des régimes de retraite était meilleure que maintenant. Une grande partie de ces promoteurs doivent soumettre de nouvelles évaluations à la fin de 2016, et la plupart d’entre elles révéleront une détérioration de la santé financière des régimes au cours des trois dernières années. Les principales exceptions devraient être les régimes enregistrés au Québec où des règles de capitalisation différentes s’appliquent et les régimes des entreprises sous réglementation fédérale (banques, compagnies aériennes, sociétés de transport, etc.) qui doivent déposer une évaluation chaque année.
« La récente augmentation des taux d’intérêt à long terme et les nouveaux sommets enregistrés par les marchés boursiers n’auraient pas pu tomber à un meilleur moment pour les promoteurs de régimes à prestations déterminées canadiens. L’élection de Donald Trump semble avoir amorti le coup auquel de nombreux promoteurs de régimes se préparaient en 2017 », a indiqué F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Retraite chez Mercer.
Si l’amélioration de la santé financière des régimes de retraite est incontestablement une bonne nouvelle, les promoteurs de régimes sont de plus en plus préoccupés par les risques accrus qui se profilent à l’horizon. Les marchés semblent avoir bien réagi au résultat de l’élection américaine. Ils comptent sur une croissance économique substantielle en raison d’une réduction des impôts, d’une réglementation moins contraignante et d’une stimulation importante, et font peu de cas des conséquences potentielles de facteurs tels un accroissement du protectionnisme et une hausse des déficits budgétaires. Par ailleurs, les enjeux plus larges comme le vieillissement des populations, la croissance anémique que connaît l’Europe et un sentiment antimondialisation grandissant demeurent présents.
Le récent redressement de la situation financière de leurs régimes, combiné à leur inquiétude grandissante à propos des risques futurs, incite certains promoteurs de régimes à réduire leur exposition au risque en se tournant davantage vers les titres à revenu fixe qui correspondent mieux à leurs obligations ou en transférant certains éléments de passif par des opérations de souscription de rentes. « Le quatrième trimestre a été l’un des plus occupés sur le marché des rentes collectives, et 2017 s’annonce comme une année marquante pour ces types d’opérations de transfert de risques », a poursuivi M. Tremblay.
Cependant, tous les promoteurs n’auront pas intérêt à effectuer des opérations de souscription de rentes ou à passer à des titres à revenu fixe. Il n’en reste pas moins que les promoteurs de régimes devraient analyser leur profil de risque afin de s’assurer qu’il convient toujours à la nouvelle réalité.
Les taux d’intérêt à long terme ont augmenté de près de 70 points de base depuis la fin du troisième trimestre et de 44 points de base depuis l’élection américaine uniquement. Les taux d’intérêt se situent maintenant au-dessus des niveaux observés au début de l’année.
Un portefeuille équilibré type d’un régime de retraite aurait produit un rendement de 0,4 % au quatrième trimestre de 2016. Les marchés boursiers étaient légèrement à la baisse en octobre, mais se sont redressés après l’élection américaine.
« Les actions canadiennes sont en voie de finir l’année en force avec un rendement de 4,2 % au quatrième trimestre et une hausse d’environ 21 % pour l’année », a déclaré Jean-Pierre Talon, membre du partenariat du domaine Investissements de Mercer. La surperformance du quatrième trimestre est principalement attribuable aux secteurs des services financiers (+12,2 %) et de l’énergie (+8,1 %), qui pourraient tous deux bénéficier des politiques du président désigné Trump. Par ailleurs, le secteur des soins de santé (-31,6 %) a poursuivi son déclin et a terminé l’année avec une chute de près de 80 % de sa valeur.
Les actions américaines ont également livré des rendements solides en dollars américains (4,9 %) et en dollars canadiens (6,9 %). Au cours du quatrième trimestre, le dollar canadien s’est apprécié par rapport à la livre sterling et à l’euro, mais s’est déprécié par rapport au dollar américain. La performance des actions internationales a été bonne en monnaie locale, l’indice MSCI EAEO affichant un rendement de 7,0 %, mais de seulement 0,6 % en dollars canadiens. Les titres des marchés émergents ont moins bien performé durant le trimestre, inscrivant un rendement de ‑2,7 % en monnaie locale et de -3,8 % en dollars canadiens.
Comme il était attendu, la Réserve fédérale américaine a relevé son taux d’intérêt cible d’un quart de point, soit de 0,50 % à 0,75 %, et a indiqué que le rythme des augmentations serait plus rapide en 2017. Le taux d’intérêt cible de la Banque du Canada s’établit actuellement à 0,50 % et on s’attend à ce qu’il augmente peu au cours de l’année à venir.
L’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite indique le ratio actif-engagements d’un régime de retraite modèle. Le ratio a été établi de façon arbitraire à 100 % au début de la période. Le nouvel indice tient compte du coût au titre des services courants et des paiements spéciaux de solvabilité, mais pas des améliorations ayant pu être apportées au régime. Il suppose également que les évaluations sont déposées chaque année civile et que le déficit révélé dans chaque évaluation est provisionné sur une base mensuelle au cours des cinq années subséquentes.
Actif : portefeuille indiciel. Composition du portefeuille : 42,5 % du rendement total de l’indice obligataire universel FTSE TMX; 25 % du rendement total de l’indice composé S&P/TSX; 15 % du rendement total de l’indice S&P 500 (en $ CAN); 15 % du rendement total de l’indice MSCI EAEO (en $ CAN); 2,5 % du rendement total de l’indice des bons du Trésor 91 jours FTSE TMX.
Passif : 50 % de participants actifs, 50 % de retraités. Pour les participants actifs, on suppose que le règlement s’effectue à 60 % au moyen de sommes globales établies selon les normes de l’Institut canadien des actuaires (ICA) sur les valeurs de transfert, sans tenir compte du délai d’un mois, et à 40 % par la souscription d’une rente; pour les retraités, on suppose qu’il s’effectue par la souscription d’une rente. L’estimation du coût des rentes s’appuie sur les conseils de l’ICA sur les blocs de contrats types de durée moyenne. Les résultats varient selon le régime de retraite.
Au sujet de Mercer
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