Dur mois pour les régimes à prestations déterminées, tandis que les marchés réagissent à la pandémie de la COVID-19

Le 2 avril 2020

Canada, Montréal

 

L’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite, soit le ratio de solvabilité d’un régime de retraite à prestations déterminées (PD) hypothétique, est passé de 112 % à la fin de 2019 à 103 % à la fin février avant de terminer le mois de mars à 93 %. Le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients de Mercer était de 84 % au 31 mars, en baisse par rapport au niveau de 98 % enregistré le 31 décembre ou de 93 % observé le 29 février.

 

La pandémie de la COVID-19 continue de perturber la vie de chacun à l’échelle de la planète, et les promoteurs de régimes de retraite PD ont été témoins de ses effets sur l’actif et le passif des régimes. En mars 2020, les niveaux de capitalisation ont atteint leur pire creux depuis 2013; ils ont toutefois légèrement rebondi depuis grâce à la hausse du rendement obligataire à long terme, un peu avant la fin du trimestre.

 

 

« Manifestement, les niveaux de capitalisation ont diminué et presque tous les régimes PD souffriront de cette crise économique et de santé publique. Néanmoins, nous croyons que les promoteurs peuvent éviter que la crise se propage à leurs régimes en prenant des décisions judicieuses et stratégiques », explique F. Hubert Tremblay, conseiller principal au sein du domaine Avoirs de Mercer Canada.

 

De nombreux promoteurs de régimes PD pourraient ne pas immédiatement en ressentir les effets sur leurs finances s’ils sont touchés par la réforme récente  qui a assoupli les exigences de capitalisation, notamment au Québec et en Ontario.

 

« Le fait que les marchés ont été secoués au tout début de l'année laisse aux promoteurs la flexibilité nécessaire pour décider des mesures à prendre d'ici la fin de 2020, ajoute M. Tremblay. Effectuer une évaluation actuarielle à la fin de 2019 permettra aux promoteurs de s'assurer d'un niveau de cotisations fixes allant jusqu'en 2022, ce qui, nous l'espérons, laissera le temps aux marchés de s'en remettre. »

 

De plus, Mercer et bon nombre d’autres parties prenantes militent pour l’adoption de plusieurs formes d’allègements administratifs et de financement pour les promoteurs de régimes de retraite et leurs participants. Ces mesures visent à s’assurer que le système de retraite canadien puisse faire face aux défis que pose la COVID-19, en stabilisant la sécurité de la retraite des Canadiens en ces temps incertains.

 

Parmi les autres effets sur les marchés, on note un écart de rendement accru pour les obligations provinciales et celles d’entreprises, au même moment où le rendement des obligations à long terme du gouvernement du Canada a chuté. Ce phénomène sera probablement temporaire, mais une incertitude à court terme plane désormais au-dessus de l’évaluation du passif des régimes de retraite PD.

 

« Les récents événements sur les parquets ont entraîné diverses répercussions sur les finances des régimes PD, reprend M. Tremblay. Il faut garder en tête que la volatilité amènera d’étonnants résultats d’un jour à l’autre. Les promoteurs de régimes doivent garder leur calme pendant que les marchés se ressaisissent, tout en restant à l’affût des occasions qui pourraient se présenter. »

 

Du point de vue des placements

 

Le rendement d’un portefeuille équilibré type d’un régime de retraite aurait fléchi de 8,7 % au premier trimestre de 2020. Les marchés des actions, toutes régions confondues, ont plongé à mesure que la COVID-19 a continué à peser lourdement sur les marchés de la planète.

 

Au premier trimestre, le marché des actions canadiennes a été à la traîne de tous les marchés développés, en dollars canadiens. L’indice composé S&P/TSX a perdu 20,9 %. Les onze secteurs ont tous affiché des rendements négatifs, celui de l’énergie ayant enregistré le déclin le plus marqué.

 

Sur le marché canadien des titres à revenu fixe, ce sont les obligations universelles qui ont le mieux fait (1,6 %). Les obligations à long terme ont avancé modestement (0,2 %), tandis que les obligations à rendement réel ont fait du surplace.

 

Les marchés des actions se sont effrités à l’échelle mondiale. Toutefois, la dépréciation du huard comparativement à toutes les grandes monnaies a amorti l’exposition aux risques de devises non couverts. Les actions internationales ont subi la perte la plus marquée, l’indice MSC EAEO ayant affiché un rendement de -20,4 % en monnaie locale (-15,2 % en dollars canadiens). Le marché des actions américaines a dégagé un rendement de -19,6 % en dollars américains (-11,7 % en dollars canadiens). Les actions des marchés développés ont aussi reculé, l’indice MSCI Monde ayant enregistré un rendement de -20,0 % en monnaie locale (-13,2 % en dollars canadiens). Quant aux titres des marchés émergents, ils ont inscrit un rendement de -19,0 % en monnaie locale (-16,1 % en dollars canadiens).

 

« Face à l’incertitude, notre message aux promoteurs de régimes est de ne pas paniquer et de rester calmes et vigilants. Il faut résister à la tentation d’essayer de prévoir une entrée ou une sortie d’un marché à un moment favorable; vous gagnerez plutôt à encourager la proactivité chez les gestionnaires lorsque possible et à tirer profit des perturbations sur le marché, recommande Jean-Pierre Talon, membre du partenariat du domaine Avoirs de Mercer Canada. Et avant tout, assurez-vous d’avoir des objectifs à long terme bien définis – passez en revue comment vous comptez les atteindre, au besoin. »

 

La Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada ont toutes deux retranché 1,5 point de pourcentage à leur taux d’intérêt cible, qui est ainsi passé graduellement de 1,75 % à 0,25 % au fil des différentes réductions du trimestre, dans le but de continuer à lutter contre les répercussions économiques de la COVID-19.

 

Indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite


 

L’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite indique le ratio actif-passif d’un régime de retraite modèle. Le ratio a été établi de façon arbitraire à 100 % au début de la période. Le nouvel indice tient compte du coût au titre des services courants et des paiements spéciaux de solvabilité, mais pas des améliorations ayant pu être apportées au régime. Il suppose également que les évaluations sont déposées chaque année civile et que le déficit révélé dans chaque évaluation est financé sur une base mensuelle au cours des cinq années subséquentes.

 

Actif : portefeuille indiciel. Répartition de l’actif jusqu’au 31 décembre 2016 : indice obligataire universel de rendement total FTSE TMX, 42,5 %; indice composé S&P/TSX, 25 %; indice S&P 500 (en $ CA), 15 %; indice MSCI EAEO (en $ CA), 15 %; indice des bons du Trésor à 91 jours FTSE TMX, 2,5 %. Répartition de l’actif à compter du 1er janvier 2017 : indice obligataire à long terme de rendement total FTSE TMX, 42,5 %; indice composé S&P/TSX, 15 %; indice MSCI Monde (en $ CA), 40 %; indice des bons du Trésor à 91 jours FTSE TMX, 2,5 %.

 

Passif : 50 % de participants actifs, 50 % de retraités. Pour les participants actifs, on suppose que le règlement s’effectue à 60 % sous forme d’un montant forfaitaire représentant la valeur actualisée de la rente selon les normes de l’Institut canadien des actuaires (ICA) sur la valeur actualisée d’une rente, sans tenir compte du délai d’un mois, et à 40 % par la souscription d’une rente. Pour les retraités, on suppose qu’il s’effectue par la souscription d’une rente. L’estimation du coût des rentes s’appuie sur le matériel d’orientation de l’ICA sur les blocs de contrats types de durée moyenne. Les résultats varient selon le régime de retraite.

 

À propos de Mercer Canada
Mercer façonne un brillant avenir en transformant le monde du travail, en redéfinissant les perspectives de retraite et de placement et en optimisant la santé et le bien-être de tous.  La Société compte plus de 25 000 employés répartis dans 44 pays et elle exerce ses activités dans plus de 130 pays. Mercer est une société de Marsh & McLennan Companies (symbole MMC à la Bourse de New York), chef de file mondial en services professionnels dans les domaines du risque, de la stratégie et du capital humain, qui compte 76 000 employés et dont le chiffre d’affaires annualisé s’élève à près de 17 milliards de dollars. Par l’entremise de ses sociétés-conseils de premier ordre, soit Marsh, Guy Carpenter et Oliver Wyman, Marsh & McLennan aide ses clients à naviguer dans un environnement de plus en plus dynamique et complexe. Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le site www.mercer.ca. Suivez Mercer sur Twitter @MercerCanada.  

 

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