Le niveau de solvabilité des régimes de retraite à prestations déterminées (RPD) s’est amélioré au Canada en 2017. L’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite, qui illustre le ratio de solvabilité d’un régime de retraite hypothétique, s’est établi à 106 % au 29 décembre, soit au même niveau qu’au 30 septembre, mais en hausse par rapport aux 102 % du début d’année. Le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients de Mercer était de 97 % à la fin de l’année, soit une hausse par rapport au taux de 93 % enregistré il y a un an. L’année 2017 s’est révélée positive : un grand nombre de RPD sont pleinement capitalisés ou près de l’être à la fin de l’année.
La solvabilité des régimes de retraite a principalement bénéficié des marchés boursiers en plein essor, surtout au quatrième trimestre. Toutefois, cette augmentation a été freinée par la baisse des taux d’intérêt à long terme, qui ont perdu 30 points de base au cours du quatrième trimestre, soit une baisse nette de 10 points de base pour l’année entière.
« La capitalisation des régimes de retraite à prestations déterminées (RPD) canadiens est meilleure aujourd’hui qu’elle ne l’a été au cours de la majeure partie de la dernière décennie », indique F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Avoirs chez Mercer.
En Ontario, les promoteurs de RPD ont eu droit à d’autres bonnes nouvelles par suite de la publication, en décembre 2017, de la nouvelle réglementation en matière de capitalisation. Les nouvelles règles réduiront de façon importante la volatilité de la cotisation que les promoteurs doivent verser à leur régime. Les nouvelles règles réduiront également le niveau des cotisations de la plupart des régimes, mais certains régimes verront tout de même une légère augmentation de leur cotisation. La conjugaison d’une meilleure santé des régimes de retraite avec de nouvelles règles de capitalisation encouragera certains promoteurs de régimes ontariens à revoir leur stratégie de provisionnement, par exemple en déposant de nouvelles évaluations et en diminuant les cotisations futures. La publication des nouvelles règles de l’Ontario survient peu de temps après que le Québec eut procédé à des changements similaires, ce qui exercera sans doute des pressions sur les décideurs canadiens afin qu’ils adoptent des mesures semblables.
Si la bonne santé financière des régimes de retraite est incontestablement une heureuse nouvelle, les promoteurs de régimes ne devraient pas se laisser berner par un faux sentiment de sécurité. D’abord, on doute de plus en plus de la capacité des marchés boursiers de continuer à produire des rendements aussi solides après une période prolongée de marché haussier. Aussi, la hausse des taux d’intérêt prévue depuis longtemps ne s’est pas encore concrétisée. De plus, les tensions géopolitiques sur plusieurs fronts ont alimenté l’incertitude sur les marchés.
Les nouvelles règles de capitalisation ont fondamentalement modifié l’équation risque-rendement pour les promoteurs de régime de retraite du Québec et de l’Ontario. Nous encourageons tous les promoteurs de RPD à revoir leur stratégie de gestion des risques à la lumière des changements apportés aux règlements sur la capitalisation et de la bonne santé financière actuelle de leurs régimes de retraite. « Beaucoup de promoteurs de régimes fermés ou gelés continueront probablement de mettre en place des stratégies de réduction des risques en vue d’en venir à éliminer le passif de leurs RPD. Cependant, d’autres promoteurs de régimes de retraite pourraient plutôt voir l’adoption des nouvelles règles comme une occasion de continuer à prendre des risques dans l’espoir de réduire les coûts à long terme de leur régime de retraite », poursuit M. Tremblay.
Compte tenu de la bonification annoncée du Régime de pensions du Canada et du Régime de rentes du Québec, nous nous attendons également à ce que les promoteurs de régime revoient leur stratégie de conception de régime en 2018.
Un portefeuille équilibré type d’un régime de retraite aurait produit un rendement de 5,3 % au quatrième trimestre de 2017. Les marchés des actions et des titres à revenu fixe ont obtenu des rendements positifs au cours du trimestre et de l’année. Notons le rendement particulièrement solide des actions étrangères en 2017.
Au cours du quatrième trimestre, les actions canadiennes ont obtenu des rendements positifs. Dans l’ensemble, le marché des actions a connu un rendement modéré, mais celui des soins de santé a connu un fort rebond (+46,7 %). Le secteur de l’énergie a été le moins performant au cours du trimestre (+0,7 %) et de l’année (-7,0 %).
Dans l’ensemble, le marché des obligations canadiennes a également enregistré un rendement positif au cours du trimestre, alors que les taux obligataires ont baissé de 4 points de base dans l’ensemble, et les taux à long terme, de 30 points de base.
« Même si les actions canadiennes ont progressé au cours du quatrième trimestre et de l’année, nous avons observé une volatilité accrue dans le marché des actions canadiennes au cours de périodes récentes qui serait attribuable à la prépondérance des placements dans les secteurs cycliques des ressources naturelles, explique Jean-Pierre Talon, membre du partenariat, domaine Avoirs, de Mercer Canada. Nous constatons une tendance persistante et grandissante chez les investisseurs institutionnels : ils cherchent à réduire la surpondération en actions canadiennes et à adopter une approche plus mondiale et globale de gestion des actions. Cela tient en grande partie à la vulnérabilité du profil risque-rendement des actions canadiennes à la concentration sectorielle. »
Pendant le trimestre, les actions américaines ont inscrit des rendements solides en dollars américains (6,6 %) et en dollars canadiens (6,8 %); de son côté, le dollar canadien s’est déprécié par rapport à la livre sterling, à l’euro et au dollar américain. Par conséquent, la performance des actions internationales a été bonne en monnaie locale, l’indice MSCI EAEO affichant un rendement de 3,7 %, et encore meilleure en dollars canadiens, pour un taux de rendement de 4,5 %. Les marchés émergents ont conclu en force une année 2017 déjà solide, produisant un rendement de 5,7 % en monnaie locale et de 7,7 % en dollars canadiens au quatrième trimestre.
Comme il était attendu, la Réserve fédérale américaine a relevé en décembre son taux d’intérêt cible d’un quart de point de pourcentage, soit entre 1,25 % et 1,50 %. Nous nous attendons à trois nouvelles augmentations de taux en 2018 et 2019, comme nous l’avions prévu en septembre. La Banque du Canada maintient son taux cible de financement à un jour à 1,00 %, après l’avoir augmenté deux fois au cours du troisième trimestre.
L’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite indique le ratio actif-passif d’un régime de retraite modèle. Le ratio a été établi de façon arbitraire à 100 % au début de la période. Le nouvel indice tient compte du coût au titre des services courants et des paiements spéciaux de solvabilité, mais pas des améliorations ayant pu être apportées au régime. Il suppose également que les évaluations sont déposées chaque année civile et que le déficit révélé dans chaque évaluation est capitalisé sur une base mensuelle au cours des cinq années subséquentes.
Actif : portefeuille indiciel. Composition du portefeuille pour les périodes se terminant le 31 décembre 2016 : 42,5 % du rendement total de l’indice obligataire universel FTSE TMX; 25 % du rendement total de l’indice composé S&P/TSX; 15 % du rendement total de l’indice S&P 500 (en $ CAN); 15 % du rendement total de l’indice MSCI EAEO (en $ CAN); 2,5 % du rendement total de l’indice des bons du Trésor 91 jours FTSE TMX. Composition du portefeuille pour les périodes débutant le 1er janvier 2017 ou par la suite : 42,5 % du rendement total de l’indice obligataire à long terme FTSE TMX; 15 % du rendement total de l’indice composé S&P/TSX; 40 % du rendement total de l’indice MSCI mondial (en $ CAN); 2,5 % du rendement total de l’indice des bons du Trésor 91 jours FTSE TMX.
Passif : 50 % de participants actifs, 50 % de retraités. Pour les participants actifs, on suppose que le règlement s’effectue à 60 % au moyen de valeurs actualisées établies selon les normes de l’Institut canadien des actuaires (ICA) sur les valeurs de transfert, sans tenir compte du délai d’un mois, et à 40 % par la souscription d’une rente; pour les retraités, on suppose qu’il s’effectue par la souscription d’une rente. L’estimation du coût des rentes s’appuie sur les conseils de l’ICA sur les blocs de contrats types de durée moyenne. Les résultats varient selon le régime de retraite.
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Mercer offre des services-conseils et des solutions axées sur la technologie qui aident les organisations à répondre aux besoins changeants de leur main-d’œuvre dans les domaines Santé, Avoirs et Carrière. La Société compte plus de 22 000 employés répartis dans 44 pays et elle exerce ses activités dans plus de 130 pays. Elle est une filiale en propriété exclusive de Marsh & McLennan Companies (symbole MMC à la Bourse de New York), la plus importante société de services professionnels d’envergure mondiale dans les domaines du risque, de la stratégie et du capital humain. Forte d’un effectif mondial de quelque 60 000 employés et d’un chiffre d’affaires annuel de plus de 13 milliards de dollars, et par l’entremise de ses sociétés-conseils de premier ordre, soit Marsh, Guy Carpenter et Oliver Wyman, Marsh & McLennan aide ses clients à naviguer dans un environnement de plus en plus dynamique et complexe. Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le site www.mercer.ca. Suivez Mercer sur Twitter à l’adresse @MercerCanada.